Rafles, expulsions, ... le racisme d’Etat ne s’arràªte pas !

Evidemment, la politique
raciste que mène le gouvernement
n’est pas vraiment
une surprise. Rien qu’à voir
la tête qu’avait prise la campagne
présidentielle sur la question des
sans-papiers, de l’immigration etc. on savait
que Sarkozy allait continuer à appliquer, à
peu de choses près, le programme du FN.
C’est pourquoi, après nous avoir expliqué
par A + B que la France devait cesser de
se « repentir » de son passé colonial, après
avoir créé en grande pompe le « Ministère de
l’Immigration, de l’Intégration et de l’Identité
Nationale », la politique de Sarkozy et de son
copain Hortefeux (celui qui est à la tête de ce
fameux ministère) se poursuit.

Grève de la faim à Lille pour la régularisation des sans papiers

Depuis 1996, les sans papiers
de la métropole lilloise,
regroupés dans le Comité des
Sans Papiers du nord (CSP 59),
manifestent chaque mercredi
soir devant les grilles de la
préfecture pour obtenir leurs
régularisations. Des actions
de solidarité, afin de populariser
leur lutte, sont organisées
régulièrement. Quatorze
grèves de la faim ont eu lieu
pendant ces onze années.
Toutes ces mobilisations ont
abouti à la régularisation de
7 000 sans-papiers. En juin
2004, des accords avaient été
signés avec la préfecture, dans
le but d’éviter de nouvelles
grèves de la faim. Mais en
août 2006, arrive un nouveau
préfet : Daniel Canepa, ancien
directeur adjoint du cabinet
de Nicolas Sarkozy (2002-
2003) et secrétaire général du Ministère
de l’Intérieur (2004-2006). Il décide de
mettre fin aux accords en cours. Dans
la droite ligne de la politique actuelle,
l’objectif devient de faire du chiffre en
expulsant à tour de bras !

Ainsi, cet été, 56 membres du CSP
sont entrés en grève de la faim. Celle-ci
a duré plus de deux mois et avait pour
but d’obtenir leur régularisation et de
protester contre les rafles qui ont lieu
régulièrement. Malgré l’état de santé des
camarades concernés, qui les a conduits
à devoir camper devant les hôpitaux,
la seule réponse de la préfecture a été
un refus systématique de négocier, allant
même jusqu’à déloger manu-militari les
sans papiers et leurs soutiens de devant
les hôpitaux.

La grève de la faim s’est achevée le 30
août. Les sans papiers n’ont pas gagné,
mais n’ont pas perdu non plus. Le vaste
mouvement de solidarité qui s’est mis en
place, la popularisation de leur lutte et la
résistance face à la répression ont été des
acquis de ce mouvement qui resserviront
dans le futur.

Objectif 2007 du gouvernement  : 25000 expulsions...

L’objectif annoncé par Sarkozy pour l’année
2007 est de 25 000 expulsions. Pour
mémoire, en 2002, les objectifs étaient
de 10 000 expulsions. L’offensive de la
classe dirigeante sur cette question a donc
conduit à multiplier par 2,5 les quotas du
gouvernement. Et de fait, la traduction
de ces objectifs sur le terrain, c’est des
rafles qui se multiplient, une répression
qui s’accroît contre les sans papiers et un
racisme d’Etat qui se développe fortement.
La multiplication des lois sur l’immigration
(Pasqua, Chevènement, Sarkozy, loi
CESEDA...) a conduit à une véritable institutionnalisation
du racisme. Et notamment
la dernière loi proposée par Brice
Hortefeux, qui se propose de durcir encore
plus le regroupement familial avec, entre
autres, la mise en place de tests ADN pour
vérifier les liens familiaux.

Face à ces attaques qui affaiblissent
l’ensemble de notre camp social, il est
impératif de construire le combat pour la
régularisation de tous les sans papiers et
contre toutes les discriminations.

Damien, [Lille]