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Maroc

Grève des mineurs de Jbel Aouam

mercredi 26 septembre 2007, par RED

Le 4 juillet dernier, 300 ouvriers de
la mine de Jbel Aouam, dans le
Moyen Atlas, entamaient un mouvement
de grève pour tenter d’améliorer
leurs conditions de travail. La direction de la
Compagnie minière de
Touissit (CMT) refusait
toute rencontre avec les
syndicalistes, mais elle
faisait envoyer l’armée à
plusieurs reprises pour
empêcher les grévistes
de bloquer la production.
La solidarité internationale
est plus que
jamais nécessaire.

La dernière intervention
a eu lieu dans la
nuit du lundi 10 septembre.
29 mineurs ont été arrêtés, de
nombreux blessés. Le lendemain, entre
500 et 1 000 personnes se rassemblaient
devant le commissariat de Mrirt, puis les
manifestants décidaient de marcher jusqu’au
tribunal de Khenifra, à 30 kilomètres
de là.

C’est la première fois que les mineurs
descendent manifester en ville en deux
mois de grève. Les femmes ont joué un
rôle important dans la mobilisation après
l’intervention des militaires. Plusieurs ont
été arrêtées, puis relâchées, et elles ont
lancé un appel à la solidarité dans tout le
pays. Il y a le procès des mineurs à financer,
mais aussi la rentrée scolaire de centaines
d’enfants de grévistes qui manquent
de fournitures et de moyens de transport.

Les grévistes sont en majorité des temporaires,
salariés de sous-traitants fantômes
de la CMT. Seul un tiers des travailleurs
sont embauchés avec le statut de mineur.
Officiellement, les temporaires travaillent
en plein air. En réalité, pour eux, la descente
au fond est une descente aux enfers :
accidents du travail fréquents, absence de
couverture sociale et d’équipements de
sécurité décents, salaires de misère, heures
supplémentaires
obligatoires et non
payées, répression
des syndicalistes.
Quand l’un d’entre
eux ne remonte pas,
la société prétend
qu’il est mort à l’extérieur
et elle envoie
quelques dizaines
d’euros à sa famille.

Pourtant, leur travail
rapporte gros. À Jbel
Aouam, on extrait du
minerai de plomb, mais aussi d’argent,
de zinc et, bientôt, de l’or. La compagnie
minière est contrôlée depuis des
décennies par des capitaux européens,
notamment français. Le dernier propriétaire
en date, le groupe Nord-Est, l’a cédée
récemment pour 38,3 millions d’euros à
deux fonds financiers, Truffle Capital et
Moroccan Infrastructure Fund.

Du côté syndical, des initiatives de solidarité
ont été lancées dans plusieurs villes
et pays d’Europe. L’envoi d’argent est une
priorité, mais des démarches sont également
en cours pour inviter une délégation
de mineurs en France.

Vincent [Jeune LCR Marseille]


Pour un soutien financier aux grévistes, chèques
àl’ordre de Solidaires, avec « Soutien Jbel
Aouam  » au dos. Envoyer àSolidaires 13, c/o
Sud PTT-BP 33, 13302 Marseille cedex 3

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