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Appel de la coordination réunie à Toulouse les 27 et 28 octobre 2007
lundi 29 octobre 2007, par
Une coordination nationale universitaire, rassemblant 36 délégués mandatés
par 21 universités, s’est réunie les 27 et 28 Octobre à Toulouse suite à
une nouvelle attaque du gouvernement contre le service public de
l’enseignement supérieur : la loi Pecresse, dîte "de libertés et
responsabilités des universités" (LRU).
Cette loi permet un désengagement financier de l’Etat au profit des
entreprises et des intérêts privés. Par leur présence accrue dans les
conseils, ils influenceront forcement le contenu des cours. Les
universités auront ainsi moins de financement pour les filières
considérées comme non-rentables par les nouveaux financiers. Elles seront
gérés comme des entreprises sur des bases de rentabilité : mise concurrence
des universités et des personnels, précarisation et dégradation des
conditions de travail et des salaires, concentration des pouvoirs au sein
des conseils d’administration et dans les mains du président de
l’université. La loi instaure également une pré-selection des lycéens à
l’entrée de l’université.
Ce démantèlement de l’enseignement supérieur est encadré par le processus
de Bologne, initié en 1999, dont l’objectif principal est la mise en
concurrence des universités à l’échelle européenne (d’où aujourd’hui des
frais d’inscriptions à 1000 euros en moyenne en Allemagne et au Portugal,
à 3000 euros en Italie)
C’est pourquoi, nous exigeons l’abrogation inconditionnelle et immédiate
de la LRU et nous nous prononçons :
– Pour un vrai droit à l’éducation et à la formation pour tous
– Pour la défense des statuts des personnels d’université, pour la
titularisation des personnels précaires
– Contre la privatisation de l’université publique et la politique de
pénurie budgétaire, pour le réengagement financier massif de l’Etat, pour
l’augmentation des aides sociales étudiantes, pour la construction de
logements sociaux à hauteur des besoins.
Mais cette loi n’est pas isolée. Ce gouvernement est résolu à nous imposer
un mouvement social d’ampleur historique. Nous ne devons pas faire son jeu
qui consiste à dresser les uns contre les autres les travailleurs et les
étudiants, le public et le privé, les Francais et les étrangers. Tout au
contraire, alors qu’un large mouvement social se dessine dans tout le
pays, alors que le 18 Octobre les salariés de la SNCF, de la RATP et
d’EDF-GDF ont montré qu’ils étaient disponibles pour lutter, nous devons
articuler nos revendications.
C’est pourquoi nous sommes décidés à nous battre :
– Pour le rétablissement des 22 000 emplois de fonctionnaires (dont 11 200
dans l’Education Nationale) liquidés dans le budget 2008 et des 25 000
postes supprimés au cours des cinq années précédentes,
– Contre le démantèlement des services publics.
– Contre la privatisation de la Sécurité sociale et les franchises
médicales – Pour la défense des régimes spéciaux de retraites, les 37.5
annuités pour tous, la retraite à 60 ans à taux plein
– Pour l’abrogation des lois anti-immigrés, CESEDA et Hortefeux ; une carte
d’étudiant = une carte de séjour.
– Pour l’amnistie de tous les réprimés des mouvements sociaux.
Nous sommes déterminés à construire la mobilisation dans nos universités
et nos lycées, et l’unité d’action avec les salariés. Au rouleau
compresseur du gouvernement, nous opposons la convergence de tous les
secteurs attaqués, qui seule pourra le faire céder.
Nous appelons les universités à construire la grève avec piquets de grève
dès que possible, comme seul moyen pour gagner et à bloquer les CA pour
empêcher l’application de la loi.
Nous appelons aux manifestations des 30 Octobre, 8 et 20 Novembre, et à
toutes autres initiatives lancées par les salariés.