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Tract et analyse de la loi produites à Nanterre
lundi 12 novembre 2007, par
Pourquoi mettre en grève
l’université ?
Face aux piquets de grève, certains diront
que le blocage remet en cause leur « liberté d’étu-
dier ». Pour nous, il n’y a pas de liberté d’étudier,
il y a un droit à l’éducation. Le droit à l’éduca-
tion, c’est permettre à tous d’accéder aux savoirs,
et donc à l’université. La loi d’autonomie remet
en cause ce droit fondamental. Nous avons droit
à une éducation gratuite, libre (indépendante de
pressions économiques) et ouverte à tous, avec ou
sans-papiers. Si un blocage a lieu, ce n’est pas par
plaisir et pour embêter les étudiants, mais dans
l’intérêt de tous.
Dans le cadre de la grève, l’université doit
continuer à être lieu d’échange et de diffusion des
savoirs mais pas forcément un lieu où on donne
des cours. Il y aura des conférences, des débats,
des projections, des activités artistiques dont l’or-
ganisation peut être proposé par les étudiants, les
personnels et pas exclusivement par les profes-
seurs.
Comment vais-je faire pour
avoir mon année ?
Pour chacun, se mobiliser est un choix dif-
ficile. Chez les salariés, se mobiliser implique per-
dre des jours de salaires. Pour un étudiant, rater
des heures de cours. Chez les salariés, les caisses
de grève jouent le rôle de palliatif au manque d’ar-
gent lié à la non perception du salaire. Avec un blo-
cage, tout le monde est sur le même plan. Arrêter
les cours permet de libérer le temps qui est néces-
saire pour se mobiliser sans avoir la pression d’être
défaillant, donc de rater son année, voire perdre sa
bourse. En effet les étudiants grévistes n’ont pas
non plus envie de rater leur année. Ainsi le blocage
n’est il pas le seul moyen de faire participer tout le
monde aux décisions ? Pour le reste, on peut met-
tre en commun les cours, photocopiés, pour que
tout le monde puisse y avoir accès quelque soit son
niveau d’engagement dans une mobilisation. Les
enseignants peuvent également mettre à disposi-
tion des polycopiés des cours. De plus à chaque
fin de mouvement, on négocie les modalités d’exa-
mens : par exemple que nos partiels ne portent que
sur les cours qui ont eu lieu.
Pourquoi se mobiliser 6 mois
après les élections ?
Nous sommes dans un système représen-
tatif, il s’agit d’un régime politique dans lequel
on délègue notre pouvoir alors que le principe de
démocratie implique un contrôle direct de la po-
pulation sur le gouvernement. Pour nous, quelle
que soit la mesure proposée par un gouvernement
et quelle que soit la couleur politique de ce gou-
vernement, si nous sommes convaincus que cette
mesure est mauvaise et qu’elle remet en cause nos
conditions de vie, nous nous donnons la possibilité
de convaincre quiconque de la nécessité du retrait
de cette mesure et d’agir contre. Ne rien faire re-
vient à accepter ces politiques ou se soumettre à
l’autorité qui les applique. En mars 1986, le gouver-
nement Chirac arrive au pouvoir en France. Dans
son programme était prévu un projet d’autonomi-
sation des universités, appelé « projet Devaquet ».
Six mois après, un mouvement étudiant d’ampleur
permet le retrait de cette loi.
Comment se prennent les dé-
cisions ?
L’Assemblée Générale est souveraine. Cha-
cun est libre de venir y participer, faire des pro-
positions et donner son avis selon un principe de
démocratie directe. Toute décision doit être pré-
cédée d’un débat afin que chacun ait le maximum
d’éléments à sa disposition pour donner son avis.
L’AG est là pour organiser, relayer les débats et ap-
pliquer les décisions qui sont prises. Les blocages,
la grève, les actions ne se font pas sur un coup de
tête, ils sont votés démocratiquement à l’Assem-
blée Générale.
Pourquoi un piquet de grève ?
On arrête tout, on réfléchit !
Comité de mobilisation de Nanterre
GRÈVE VOTÉE À NANTERRE
L’Assemblée Générale de Nan-
terre du Jeudi 8 novembre a réuni
plus de 1000 étudiants, enseignants
et personnels de l’université. De plus
en plus d’universités rejoignent la
grève.
L’Assemblée Générale de Nan-
terre s’est prononcée à une très large
majorité pour l’abrogation de la loi
d’autonomie des universités et pour
le blocage de l’université jusqu’à
lundi.
Elle s’est dotée de la plate for-
me de revendications suivante :
– Abrogation de la loi « d’autonomie
des universités »
– Augmentation du budget de l’uni-
versité, du nombre de bourses et de
logements sociaux
– Inscription de tous les sans-facs
– 1 carte d’étudiant = 1 carte de sé-
jour
– Abrogation de la loi Hortefeux :
contre les rafles et les expulsions de
sans-papiers
– Démantèlement des mesures sécu-
ritaires et Amnistie de tous les répri-
més des mouvements sociaux
– Réintégration de Naïma à la fac et
arrêt immédiat des poursuites à son
encontre
– Arrêt des négociations sur l’AGCS
Dans les jours qui viennent, les
cheminots, les salariés de la fonction
publique, ainsi que d’autres secteurs
vont entrer en mobilisation. C’est le
moment : il est possible de faire reculer le gouvernement Sarkozy.
RDV à l’Assemblée Générale lundi à 11h pour décider de
la suite du mouvement !
ASSEMBLÉE
GÉNÉRALE
LUNDI
12 NOVEMBRE
11H
AMPHI D1