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Bilan des 23es RIJ

samedi 16 décembre 2006, par JCR-RED

Les 23es rencontres internationales de jeunes se sont tenues en Italie, du 29 juillet au 4 août, près de Pérouse. Cela a été l’occasion pour 550 jeunes venus de toute l’Europe, dans 130 de France, de discuter pendant une semaine des mobilisations de la jeunesse et des travailleurs.

Ces rencontres ont un aspect national : elles sont aussi l’occasion de rencontrer les camarades de différents pays, en particulier la Grèce, qui vient de connaître un mouvement étudiant d’une grande ampleur, ou l’Italie, où nos camarades se retrouvent au centre de batailles politiques importantes concernant la guerre et le gouvernement de gauche nouvellement élu. Elles sont un des principaux lieux de rencontre, avec l’Université d’été de la LCR, entre des militants jeunes des JCR et de la LCR, ce qui permet d’aborder le bilan des mobilisations de l’année et de nos objectifs pour l’année suivante. Enfin, ces rencontres sont aussi un cadre festif et où l’ont peut se former sur la théorie et l’actualité.

Tirer des leçons des luttes de la jeunesse

Après la mobilisation contre le CPE, un gigantesque mouvement étudiant s’est déclenché en Grève. Le gouvernement cherchait à instaurer des frais d’inscription (interdits pour l’instant par la Constitution), à autoriser la présence de la police dans les facs et à mettre en place de l’équivalent du LMD. Le mouvement a pris exemple sur la mobilisation en France, en poussant très loin l’auto-organisation (une coordination étudiante s’est constituée) et la grève (les universités et les facs professionnelles et techniques ont été presque toutes bloquées). Les étudiants, pour exprimer qu’ils allaient gagner, disaient qu’ils allaient « parler français » au gouvernement. Nous avons donc discuté des leçons que nous tirons de nos mobilisations respectives, sachant que le mouvement en Grèce a obtenu le report de la réforme. Sur le même sujet, nous avons continué les discussions sur l’activité syndicale : les traditions sont très différentes d’un pays à l’autre, et nous échangeons sur les possibilités de construire des syndicats nationaux, combatifs et massifs. Les camarades ont chaleureusement exprimé leur solidarité contre l’exclusion d’un certain nombre de camarades de l’Unef et proposé de soutenir une pétition internationale de protestation. Nous avons aussi discuté de la situation aux Philippines, en Palestine, au Venezuela, en Afrique subsaharienne, souvent avec des camarades invités. Nous avons aussi échangé longuement sur la situation en Italie, où la gauche est au pouvoir. Nos camarades militent à l’intérieur du Parti de la Refondation Communiste, qui participe au gouvernement, en particulier à la préparation d’une politique antisociale et à la poursuite de la guerre en Afghanistan. Nos camarades sont actuellement en difficulté pour exprimer leur opposition à la position de la direction du PRC et commencent à organiser la défense d’une autre orientation.

Une échéance nationale

Les rencontres internationales ont été l’occasion de prendre le temps de discuter du mouvement contre le CPE en France, tranquillement. Nous avons fait le point sur la situation de la jeunesse, suite à plusieurs batailles : le mouvement lycéen, le rejet de la Constitution européenne, la mobilisation dans les quartiers populaires, la mobilisation contre le CPE. Nous avons pu échanger sur les conséquences sur l’organisation de la jeunesse (syndicalement et politiquement), qui reste pour l’instant limitée ; sur la place des révolutionnaires dans les mobilisations, la mobilisation contre le CPE ayant démontré que nos idées et nos propositions ont un écho très important dans les luttes. Nous avons aussi débattu de comment aborder la rentrée, avec deux points particuliers. Le premier est la relance des mobilisations sociales, notamment contre la guerre, contre les politiques répressives et racistes, et pour de nouveaux droits. Le deuxième est le débat sur les élections présidentielles et la nécessité d’affirmer la perspective d’une rupture avec le capitalisme et les gouvernements qui défendent les intérêts du patronat. En particulier, nous allons essayer de mettre en œuvre une tournée de meetings, pour tirer des bilans du mouvement sur le CPE et défendre la nécessité de s’organiser politiquement.

Enfin, chaque année, les rencontres internationales de jeunes sont l’occasion de se former sur des questions fondamentales et intéressantes à la fois : le rôle de la jeunesse, les classes sociales, les conceptions économiques marxistes, les normes sexuelles... Ce camp est aussi un moment où nous essayons de rendre crédible notre projet de société, en organisant par nous-même le camp : préparation des débats, nettoyage, service d’ordre... Les fêtes y compris sont organisées (elles ont des thèmes politiques) parce que nous considérons que faire la fête n’est pas quelque chose de neutre, que c’est lié à notre conception du monde et des rapports humains. Pour tous ceux qui ont raté le camp cette année, rendez-vous l’année prochaine !

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