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Bilan de deux journées musclées sur Nanterre

mercredi 14 novembre 2007, par Antoine

Lundi, conformément au vote de l’AG de jeudi dernier,
nous avons bloqué l’ensemble des bâtiments de sciences
humaines. Nous avons laissé une entrée ouverte,
contrôlée par les grévistes, pour les personnels
administratifs. Mais dans le cours de la matinée, la
présidence de la fac a fermé elle-même cette entrée.
Le président de la fac a ensuite appelé la police en
prétextant la nécessité d’ouvrir l’accès aux
personnels administratifs, accès qu’il avait lui-même
fermé. Pure provocation ! La vraie raison de
l’intervention policière, c’était non seulement la
volonté de briser la mobilisation mais aussi permettre
la tenue du CA qui devait voter l’application locale
de la loi.

Des gendarmes mobiles ont donc débarqué sur la fac.
Ils ont repoussé les grévistes sur plusieurs mètres de
manière assez violente, en nous matraquant et nous
gazant.

Nous avons suite aux évènements tenu une assemblée
générale, mais comme la présidence a refusé de nous
ouvrir un amphi dans les bâtiments de sciences
humaines, nous avons dû tenir l’AG au bâtiment
d’économie, territoire des anti-bloqueurs. Les profs
de droit avaient annulés leurs amphis pour permettre à
leurs étudiants de venir voter contre le blocage.
Près de 2000 étudiants se sont rassemblés dans
l’amphi. Ambiance électrique avec la forte proportion
d’anti-bloqueurs. Nous avons cru pendant toute l’AG
que nous étions mino et que l’AG allait voter le
déblocage. Le débat s’est pourtant tenu dans de bonnes
conditions. Nous avons remporté l’argument. Beaucoup
d’étudiants qui étaient contre la loi mais aussi
contre le blocage ont compris que dans cette assemblée
générale, être contre le blocage c’était être du côté
des droitiers. Au final, le blocage a été reconduit
par 873 voix pour et 767 voix contre.
Cette AG nous a donné une plus forte légitimité et a
coupé l’herbe sous le pied de tous ceux qui nous
traitaient de minoritaires. Malgré la mobilisation des
anti-bloqueurs, nous avons été majoritaires.
La CA, qui devait se réunir ce jour même et voter les
nouveaux statuts de l’université, a été annulé. Dans
l’après-midi, nous avons réuni un comité de
mobilisation avec 200 personnes. Nous nous sommes
ensuite répartis en commissions.

Mardi, fort de la légitimité de l’AG, nous avons donc
bloqué l’ensemble de bâtiments de l’université, y
compris droit et éco. Devant le bâtiment de droit, des
anti-bloqueurs se sont rapidement réunis. Certains
étaient badgés avec des autocollants de l’UNI, ils
scandaient : « laissez-nous étudier » ou encore « les
grévistes au boulot » et chantaient la Marseillaise.
Nous nous sommes fait face pendant quelque temps
jusqu’à ce que le président de la fac, pour pimenter
le tout décide de nous renvoyer des gendarmes mobiles
avec des CRS en prime.

L’intervention fut musclée. Charges, matraquage et
gazage en règle ! Nous avons résisté vaillamment
pendant 2h, puis ils ont réussi à rouvrir le bâtiment
de droit.

Certains anti-bloqueurs eux-mêmes ont été choqués de
l’intervention policière. Le SNES up a immédiatement
rédigé un communiqué de soutien condamnant
l’intervention policière orchestrée par la présidence
de l’université.

Bref après une période de chaos, nous avons enfin
réussi à réunir un comité de mobilisation qui a
rassemblé plus de 800 personnes. Nous avons donc pu
organiser la suite de la mobilisation.

Nous avons donc appelé à la manif des cheminots demain
et à la manif devant l’assemblée nationale vendredi
appelé&e par l’intersyndicale de l’enseignement
supérieur. Un RDV quotidien a été maintenu à la fac.
Notre prochaine AG sera lundi.

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